Les joggeurs confirment qu'ils courent pour avoir un sujet de conversation

Les joggeurs confirment ce qu'une grande majorité de la population pensait depuis longtemps : ils courent pour avoir un sujet de conversation. Cet aveu est le résultat de plusieurs mois de travail, en effet depuis février 2017, les joggeurs et joggeuses doivent avoir un suivi psychiatrique. D'après le docteur Alarey, qui travaille près de Strasbourg, "courir comme ça comme un con sans que ça bénéficie vraiment au corps, c'est un comportement inquiétant. Ça n'apporte rien, ce n'est pas comme la natation ou la vraie course à pied, c'est une simulation. Le joggeur fait semblant de savoir courir quelques minutes ou quelques heures puis se roule une clope, ce qui non seulement est ridicule mais inquiète la population saine d'esprit."

 

90% des personnes interrogées qui ont des voisins joggeurs se disent inquiètes et trouvent qu'il faut être un putain de timbré pour aller courir à 8h du matin en décembre. Certains iraient même faire leur jogging à 5h30 avant de partir au travail, d'autres après le travail. Mais qui sont ces joggeurs et comment vivent-ils ?

 

Il est très difficile de répondre à cette question, les joggeurs se mêlent rarement au reste de la société et lorsqu'ils le font, ils ne parlent que de leur routine matinale. On pourait penser que c'est trop simpliste pour être la raison pour laquelle ils courent, mais nous avons interviewé un couple de joggeurs pour en savoir plus.

 

Aurélie, 26 ans, travaille comme secrétaire médicale. Antoine, son partenaire, est prof d'histoire dans un collège de la banlieue parisienne. Chaque matin, ils courent ensemble à 6 heures. Le soir, même chose à 8 heures. Après quelques questions le couple craque et Antoine avoue tout :

 

"On se fait chier. On baise pas depuis des années parce qu'on a rien à se dire, on est chiants, on aime pas grand-chose et Game of Thrones ça file des sujets de conversation pour quelques semaines seulement alors on fait du jogging. On parle organisation, performances et surtout matériel de jogging. On a tout, les montres qui comptent nos pas, les t-shirts moulants qui grattent, les chaussures avec coussins amortisseurs, un cercle d'amis vide, un futur incertain et une créativité en phase terminale."

 

Aurélie semble d'accord avec Antoine et continue : "Au boulot c'est toujours pareil sauf que je sais déjà ce qui se passe. Avec le jogging, je peux raconter de nouvelles choses à mes clients, que ça les intéresse ou pas."

 

Le jogging est donc bien un cri de détresse. Plutôt que de commencer une nouvelle vie, le joggeur s'enferme dans une routine insipide qui lui prend son temps, son argent et lui fournit en échange quelques occasions de raconter sa semaine (de jogging).

C'est un cercle vicieux dont il est difficile de s'échapper et le docteur Alarey avoue ne pas savoir comment s'y prendre :

 

"La dernière fois que j'ai tenté de soigner un joggeur, il s'est mis au yoga un mois après."


Écrire commentaire

Commentaires: 0