Les surveillants pénitentiaires s'opposent à la condamnation de leurs camarades de Génération Identitaire

 

En 2018, une centaine de militants du groupe d'extrême-droite Génération Identitaire avaient mené une opération visant à empêcher des migrants de passer les Alpes.

 

Jugés pour troubles à l'ordre public, la présidente du tribunal correctionnel de Gap a été sévère mais pas trop "puisque le racisme pur et simple n'est pas un crime dans ce pays," explique-t-elle.

 

Le tribunal a condamné Clément Gandelin, alias "Clément Galant", président de GI, Romain Espino, porte-parole de GI, et Damien Lefèvre, alias "Damien Rieu", ex-cadre de l’association et assistant parlementaire du député RN Gilbert Collard, à six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques chacun pour avoir usurpé les fonctions des fonctionnaires de police "qui auraient fait pareil, mais dont c'est le métier."

 

Génération Identitaire doit en outre payer 75.000€ d'amende.

 

Si le RN et la droite moins en vogue se scandalisent de cette condamnation, la gauche semble satisfaite du verdict qui compense presque ceux donnés pour le "délit de solidarité."

 

La surprise, c'est que la sentence déplaît à ceux qui devront garder les trois condamnés : les surveillants pénitentiaires. Dans la prison de La Santé de Paris comme dans l'établissement pénitentiaire de Gap, le personnel s'inquiète de "devoir mettre des copains derrière les barreaux." Pour Rémi Tragion, 39 ans, c'est "une catastrophe. Le milieu carcéral n'est pas fait pour des blancs. Je suis pas raciste hein, mais la prison c'est pas pour les blancs, sauf s'ils y travaillent.

 

Alain Clos, surveillant brigadier à Gap, n'imagine pas "devoir enfermer ces petits jeunes. Ça n'a aucun sens qu'ils ne soient pas du même côté des barreaux que nous." Il assure cependant que les futurs prisonniers seront sans doute bien mieux traités.

 

Damien Lefèvre a déjà annoncé sur Twitter son intention de faire appel.

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